Les chevaliers

La chevalerie qui fut jusqu'au 13ème siècle une noble corporation de guerriers d'élite à cheval devint une confrérie élitiste de chevalier noble!

Avant ce tournant, le chevalier se bat à l'épée, à la hache et souvent à pied. Il n'utilise son cheval que pour etre plus rapidement sur un point du champ de bataille et moins essoufflé que l'infanterie. S'il utilise une lance, c'est plutôt des javelines, qu'il lance sur l'ennemi. Son cheval, ne participant pas vraiment à la mélée, n'est pas très protégé et les critères de race n'ont aucune d'importance.
On devient chevalier par adoubement souvent à la suite d'un fait de bravoure. Il y a des chevaliers nobles mais il y a aussi de simples gens, paysans, artisans qui un jour ont pris les armes et se sont fait remarquer. Par contre tous les nobles ne sont pas chevaliers ! Pour qu'ils le soient, ils doivent, au même titre que les gens du peuple, prouver leur bravoure pour être adoubé et accéder au titre de Chevalier.
Au XIII, plusieurs faits vont changer ce statut. D'abord il y a l'élitisme de la noblesse qui veut garder ses prérogatives de classe supérieure et qui finira par faire passer "l'adoubement pour haut fait de guerre" par "l'adoubement par filiation".
Ensuite, l'évolution de l'armure va faire de celle-ci un équipement de plus en plus onéreux, que les petits gens ne peuvent se permettre, de plus la cérémonie d'adoubement devint une fête luxueuse accentuant encore le cout de ce titre honorifique.
C'est en même temps l'explosion de l'héraldique avec sa codification haute en couleurs compté par les hérauts d'armes à la solde de la noblesse. Une nouvelle façon de se battre apparait en même temps : la lance de charge. Les chevaliers chargent en bloc sur le champ de bataille avec la lance horizontale jusqu'à embrocher les rangs ennemis. On peut considérer cela comme les panzer divisions du Moyen Age...
La puissance d'impact est phénoménale et même si certains d'entre vous pensent qu'il suffit de frapper dans les jambes du destrier pour le mettre au sol, il faut un vrai courage de fou pour ne point fuir devant plusieurs chevaux lourds au galop - car même si le cheval trébuche au contact, les cinq premiers rangs seront défoncés !
Les chevaux, beaucoup plus robustes qu'avant, (de 600 à 800 kg) caparaçonnés de métal, montés de chevaliers de fer vêtus pointant une lance de plusieurs mètres... une petite tonne chargeant entre 15 à 25 km/heure, et par paquets de 20, 50, 200 et plus....
Pour arriver à charger de cette façon le chevalier doit s'entrainer durement. Les tournois apparaissent logiquement à cette époque et font suite à cet entrainement.

Par Andrieu Dervenn